Je regarde ce corps, mon corps, celui que j'ai détesté, torturé, caché, pendant des dizaines d'années... Aujourd'hui, je regarde ce corps nu et froid, si froid. Ce corps que tu as aimé à la folie, que tu as longuement, passionnément, tendrement, infiniment, amoureusement aimé, embrassé, caressé, révélé.
J'ai adoré ta façon de me faire l'amour. Je n'avais jamais connu cela auparavant, jamais autant de tendresse, autant de folie, autant de désirs et d'envies. Jamais autant de magie, autant de feu, autant de soupirs et d'amour...
Aujourd'hui, je regarde ce corps que j'apprenais à entretenir pour toi, que je ne faisais plus souffrir, que je chérissais même, tant tu le trouvais beau et désirable... Je le regarde et il ne sert plus à rien là, plus à personne. C'est juste un corps vide de toi, vide de tes mains, de tes caresses, de tes lèvres, de tes baisers, de tes doigts, de tes attentions, de ton amour... Un corps vide et désespéré, qui souffre et qui a froid, qui se tort et qui gémit, mais de douleur... pas des plaisirs que tu lui offrais, pas des soupirs que tu lui chuchotais...
Mon corps a besoin de t'aimer, d'aimer le tien avec lequel il ne fait qu'un, d'être aimé encore du tien, avec lequel il se sent bien. Mon corps te réclame à corps et à cris. Il a mal. Il t'aime autant que moi je t'aime...
Du manque ! Une façon de se sentir vivant par la peur du vide de l'autre... Bien à vous, Coquine. Armanny