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Elle lira mes yeux et saura qui je suis
Et nous nous souviendrons de nos plus belles nuits...
Loin d'elle, j'étreignis des femmes inconnues.
Leur image est pareille à la forme des nues.
Aux caprices du vent, aux remous de la mer
Et je ne me souviens de rien qui me fut cher.
Les autres ont passé sur mon chemin, mais elle!
Unique, elle demeure en mon âme éternelle.
Je la verrai toujours ainsi que je la vis,
Avec les mêmes yeux ignorants et ravis
A travers les hasards des courants et de l'heure
Et des vents et des ciels, elle existe et demeure.
Je m'en retournerai, comme on retourne au port,
Vers celle qui jadis détermina mon sort...
Le chant sourd du passé m'attire et me rappelle,
Et c'est par un beau soir que je reviens près d'elle...Renée Vivien
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Là, c'est l'antre
Là, c'est l'autre
C'est la braise et le feu
Où se cache, où se terre
Le nectar délicieux
Que ton être vénère
Là, c'est doux
Là, c'est flou
C'est caresses et inconnu
Qui se mêlent sournoisement
Qui me rendent ingénue
A tes lèvres goulûmentLà, c'est beau
Là, c'est chaud
C'est le secret de l'intime
Qui attire et intimide
L'eden du frisson ultime
Naissant sous ta langue avide
Là, c'est moi
Là, c'est toi
Par où je t'appartiens
Par où tu me retiens
Et ta main prisonnière
Joue les froides guerrières
Se saisissant de la fleur
Fragile et courbée sous l'ardeur
La portant à ta bouche ronde
Pour que son désir l'en inonde
Vienne éclore sur tes lèvres entrouvertes
A qui je me serais toute offerte
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Ange ou démon, sage ou pas sage, Clara Morgane a le diable au corps et déambule, vêtue d'une guêpière en cuir ultra sexy, dans un lieu de danse et de luxure où les êtres se mélangent au gré de leurs rencontres.
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Cet amour, si violent, si fragile, si tendre, si désespéré
Cet amour, beau comme le jour et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai, cet amour si beau, si heureux, si joyeux et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui, comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres, qui les faisait parler, qui les faisait blêmir
Cet amour guetté, parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier, si vivant encore et tout ensoleillé
C'est le tien, c'est le mien, celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle et qui n'a pas changé
Aussi vrai qu'une plante, aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude, aussi vivant que l'été
Nous pouvons tous les deux aller et revenir
Nous pouvons oublier et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir, nous endormir encore
Rêver à la mort, nous éveiller sourire et rire et rajeunir
Notre amour reste là, têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir, cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets, tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre, beau comme le jour
Fragile comme un enfant, il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire et moi je l'écoute en tremblant
Et je crie, je crie pour toi, je crie pour moi, je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment et qui se sont aimés
Oui je lui crie pour toi pour moi et pour tous les autres que je ne connais pas
Reste là, là où tu es, là où tu étais autrefois, reste là, ne bouge pas, ne t'en va pas
Nous qui nous sommes aimés, nous t'avons oublié, toi ne nous oublie pas
Nous n'avions que toi sur la terre, ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours et n'importe où, donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d'un bois, dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain, tends-nous la main et sauve-nousJacques Prévert
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C'est parée de perles que je l'attends. Mon âme se tourmente, mon esprit se dévore, mon corps se tort, sous l'impatience de ses doigts velours. Mes jambes se croisent et se décroisent, enserrant mon intimité un peu plus fort à chaque fois, gardant là, bien à l'intérieur, la douce chaleur, récolte de ses ardeurs. Les perles sur ma peau dessinent des étoiles de moiteur et d'indolence, elles roulent et glissent, rythmées par ses assauts, tendre folie de ces fantaisies.
Elles tirent et s'entortillent autour de mes chairs. Leurs bouches avides s'emparent de mon cou, ensorcelle mes poignets. Leurs divines caresses, enchanteresses, donnent de la fièvre à mes frissons. Je peux presque entendre leurs murmures, l'écho de leur roulis et sentir leur chaleur m'envahir peu à peu, se mêlant à la mienne. Elles me revêtent, m'enchevêtrent. Nudité à peine camouflée. Gouttes de pluie, grains de perles, sur le grain de ma peau.
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Notre cœur est semblable en notre sein de femme,
Très chère! Notre corps est pareillement fait.
Un même destin lourd a pesé sur notre âme,
Nous nous aimons et nous sommes l'hymen parfait.
Je traduis ton sourire et l'ombre sur ta face.
Ma douceur est égale à ta grande douceur,
Parfois même il nous semble être de même race.
J'aime en toi mon enfant, mon amie et ma sœur.
Comme toi j'aime l'eau solitaire, la brise,
Les lointains, le silence et le beau violet...
Par la force de mon amour, je t'ai comprise :
Je sais exactement quelle chose te plaît
Voici, je suis plus que tienne, je suis toi-même
Tu n'as point de tourment qui ne soit mon souci...
Et que pourrais-tu donc aimer que moi je n'aime ?
Et que penserais-tu que je ne pense aussi ?
Notre amour participe aux choses infinies,
Absolu comme sont la mort et la beauté...
Voici, nos cœurs sont joints et nos mains sont unies
Fermement dans l'espace et dans l'éternité.Renée Vivien
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L'intimité entre le corps et la musique à travers le ralenti extrême.
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